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Sc?nes De La Vie De Boh?me - Murger Henry (электронную книгу бесплатно без регистрации .TXT) 📗

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Et Marcel, qui s'etait leve, alla prendre dans le tiroir d'une commode un petit carton dans lequel se trouvaient les souvenirs de Musette, un bouquet fane, une ceinture, un bout de ruban et quelques lettres.

– Allons, dit-il au poete, imite-moi, ami Rodolphe.

– Eh bien, soit! s'ecria celui-ci en faisant un effort, tu as raison. Moi aussi, je veux en finir avec cette fille aux mains pales.

Et s'etant leve brusquement, il alla chercher un petit paquet contenant des souvenirs de Mimi, a peu pres de la meme nature que ceux dont Marcel faisait silencieusement l'inventaire.

– Ca tombe bien, murmura le peintre. Ces biblots vont vous servir a rallumer le feu qui s'eteint.

– En effet, ajouta Rodolphe, il fait ici une temperature capable de faire eclore des ours blancs.

– Allons, dit Marcel, brulons en duo. Tiens, voila la prose de Musette qui flambe comme un feu de punch; elle aimait joliment ca, le punch. Allons, ami Rodolphe, attention!

Et, pendant quelques minutes, ils jeterent alternativement dans le foyer, qui flambait clair et bruyant, le reliquaire de leur tendresse passee.

– Pauvre Musette, disait tout bas Marcel en regardant la derniere chose qui lui restait dans les mains. C'etait un petit bouquet fane, compose de fleurs des champs.

– Pauvre Musette, elle etait bien jolie pourtant, et elle m'aimait bien, n'est-ce pas, petit bouquet, son c?ur te l'a dit le jour ou tes fleurs etaient a sa ceinture? Pauvre petit bouquet, tu as l'air de me demander grace; eh bien, oui, mais a une condition, c'est que tu ne me parleras plus d'elle, jamais! jamais!

Et, profitant d'un moment ou il croyait n'etre pas apercu par Rodolphe, il glissa le bouquet dans sa poitrine.

– Tant pis, c'est plus fort que moi. Je triche, pensa le peintre.

Et comme il jetait un regard furtif sur Rodolphe, il vit le poete qui, arrive a la fin de son auto-da-fe, mettait sournoisement dans sa poche, apres l'avoir baise avec tendresse, un petit bonnet de nuit qui avait appartenu a Mimi.

– Allons, murmura Marcel, il est aussi lache que moi.

Au moment meme ou Rodolphe allait rentrer dans sa chambre pour se coucher, on frappa deux petits coups a la porte de Marcel.

– Qui diable peut venir a cette heure? dit le peintre en allant ouvrir.

Un cri d'etonnement lui echappa quand il eut ouvert sa porte.

C'etait Mimi.

Comme la chambre etait tres-obscure, Rodolphe ne reconnut pas d'abord sa maitresse; et, distinguant seulement une femme, il pensa que c'etait une des conquetes de passage de son ami, et par discretion il se disposa a se retirer.

– Je vous derange, dit Mimi, qui etait restee sur le seuil de la porte.

– A cette voix, Rodolphe tomba sur sa chaise comme foudroye.

– Bonsoir, lui dit Mimi en s'approchant de lui et en lui serrant la main, qu'il se laissa prendre machinalement.

– Qui diable vous amene ici, demanda Marcel, et a cette heure?

– J'ai bien froid, reprit Mimi en frissonnant; j'ai vu de la lumiere chez vous en passant dans la rue, et, quoiqu'il soit bien tard, je suis montee. Et elle tremblait toujours; sa voix avait des sonorites cristallines qui entraient dans le c?ur de Rodolphe comme un glas funebre et l'emplissaient d'une lugubre epouvante et la regarda plus attentivement a la derobee. Ce n'etait plus Mimi, c'etait son spectre. Marcel la fit asseoir au coin de la cheminee. Mimi sourit en voyant la belle flamme qui dansait joyeusement dans le foyer.

– C'est bien bon, dit-elle en approchant de l'atre ses pauvres mains violettes. A propos, Monsieur Marcel, vous ne savez pas pourquoi je suis venue chez vous?

– Ma foi non, repondit celui-ci.

– Eh bien, reprit Mimi, je venais tout simplement vous demander si vous ne pouviez pas me faire avoir une chambre dans votre maison. On vient de me renvoyer de mon hotel garni, parce que je dois deux quinzaines, et je ne sais pas ou aller.

– Diable! fit Marcel en hochant la tete, nous ne sommes pas en bonne odeur chez notre hotelier, et notre recommandation serait deplorable, ma pauvre enfant.

– Comment donc faire alors? dit Mimi, c'est que je ne sais pas ou aller.

– Ah ca! demanda Marcel, vous n'etes donc plus vicomtesse?

– Ah! mon Dieu, non, plus du tout.

– Mais depuis quand?

– Depuis deux mois deja.

– Vous avez donc fait des miseres au jeune vicomte?

– Non, dit-elle en jetant un regard a la derobee sur Rodolphe, qui s'etait mis dans l'angle le plus obscur de la chambre, le vicomte m'a fait une scene a cause des vers qu'on a composes sur moi. Nous nous sommes disputes, et je l'ai envoye promener; c'est un fier cancre, allez.

– Cependant, dit Marcel, il vous avait joliment bien nippee, a ce que j'ai vu le jour ou je vous ai rencontree.

– Eh bien! fit Mimi, figurez-vous qu'il m'a tout repris quand je suis partie, et j'ai appris qu'il avait mis mes effets en loterie dans une mauvaise table d'hote, ou il m'emmenait diner. Il est pourtant riche ce garcon, et avec toute sa fortune il est avare comme une buche economique, et bete comme une oie; il ne voulait pas que je boive du vin pur, et me faisait faire maigre les vendredis. Croiriez-vous qu'il voulait que je misse des bas de laine noire, sous le pretexte que c'etait moins salissant que les blancs! On n'a pas idee de sa; enfin, il m'a joliment ennuyee, allez. Je puis bien dire que j'ai fait mon purgatoire avec lui.

– Et sait-il quelle est votre position? demanda Marcel.

– Je ne l'ai pas revu ni ne veux pas le voir, repliqua Mimi, il me donne le mal de mer quand je pense a lui; j'aimerais mieux mourir de faim que de lui demander un sou.

– Mais, continua Marcel, depuis que vous l'avez quitte, vous n'etes pas restee seule.

– Ah! s'ecria Mimi avec vivacite, je vous assure que si, Monsieur Marcel: j'ai travaille pour vivre; seulement, comme l'etat de fleuriste n'allait pas tres-bien, j'en ai pris un autre: je pose pour les peintres. Si vous avez de l'ouvrage a me donner… ajouta-t-elle gaiement.

Et, ayant remarque un mouvement echappe a Rodolphe qu'elle ne quittait pas des yeux tout en parlant a son ami, Mimi reprit:

– Ah! mais, je ne pose que pour la tete et pour les mains. J'ai beaucoup d'ouvrage, et on me doit de l'argent dans deux ou trois endroits; j'en recevrai dans deux jours, c'est d'ici la seulement que je voudrais trouver ou loger. Quand j'aurai de l'argent, je retournerai dans mon hotel. Tiens, dit-elle en regardant la table, ou se trouvaient encore les preparatifs du modeste festin auquel les deux amis avaient a peine touche, vous allez souper?

– Non, dit Marcel, nous n'avons pas faim.

– Vous etes bien heureux, dit naivement Mimi.

– A cette parole, Rodolphe sentit son c?ur qui se serrait horriblement; il fit a Marcel un signe que celui-ci comprit.

– Au fait, dit l'artiste, puisque vous voila, Mimi, vous partagerez la fortune du pot. Nous nous etions propose de faire reveillon avec Rodolphe, et puis… ma foi, nous avons pense a autre chose.

– Alors, j'arrive bien, dit Mimi, en jetant sur la table ou etait la nourriture un regard presque affame. Je n'ai pas dine, mon cher, glissa-t-elle tout bas a l'artiste, de facon a ne pas etre entendue de Rodolphe qui mordait son mouchoir pour ne pas eclater en sanglots.

– Approche-toi donc, Rodolphe, dit Marcel a son ami nous allons souper tous les trois.

– Non, dit le poete en restant dans son coin.

– Est-ce que ca vous fache, Rodolphe, que je sois venue ici? Lui demanda Mimi avec douceur; ou voulez-vous que j'aille?

– Non, Mimi, repondit Rodolphe, seulement j'ai du chagrin a vous revoir ainsi.

– C'est ma faute, Rodolphe, je ne me plains pas; ce qui est passe est passe, n'y songez pas plus que moi. Est-ce que vous ne pourriez plus etre mon ami, parce que vous avez ete autre chose? Si, tout de meme, n'est-ce pas? Eh bien, alors, ne me faites pas mauvaise mine, et venez vous mettre a table avec nous.

Elle se leva pour aller le prendre par la main, mais elle etait si faible, qu'elle ne put faire un pas et retomba sur la chaise.

– La chaleur m'a engourdie, dit-elle, je ne peux pas me tenir.

– Allons, dit Marcel a Rodolphe, viens nous faire compagnie.

Le poete s'approcha de la table et se mit a manger avec eux. Mimi etait tres-gaie.

Quand le frugal souper fut termine, Marcel dit a Mimi:

– Ma chere enfant, il ne nous est pas possible de vous faire donner une chambre dans la maison.

– Il faut donc que je m'en aille, dit-elle en essayant de se lever.

– Mais non! Mais non! s'ecria Marcel, j'ai un autre moyen d'arranger l'affaire; vous allez rester dans ma chambre, et moi j'irai loger avec Rodolphe.

– Ca va bien vous gener, fit Mimi, mais ca ne durera pas longtemps, deux jours.

– Comme ca, ca ne nous gene pas du tout, repondit Marcel; ainsi, c'est entendu, vous etes ici chez vous, et nous, nous allons nous coucher chez Rodolphe. Bonsoir, Mimi dormez bien.

– Merci, dit-elle en tendant la main a Marcel et a Rodolphe qui s'eloignaient.

– Voulez-vous vous enfermer? Lui demanda Marcel quand il fut pres de la porte.

– Pourquoi? fit Mimi en regardant Rodolphe, je n'ai pas peur!

Quand les deux amis furent seuls dans la chambre voisine qui etait sur le meme carre, Marcel dit brusquement a Rodolphe:

– Eh bien, qu'est-ce que tu vas faire, maintenant?

– Mais, balbutia Rodolphe, je ne sais pas.

– Allons, voyons, ne lanterne pas, va rejoindre Mimi; si tu y retournes, je te predis que demain vous serez remis ensemble.

– Si c'etait Musette qui fut revenue, qu'est-ce que tu ferais, toi? demanda Rodolphe a son ami.

– Si c'etait Musette qui fut dans la chambre voisine repondit Marcel, eh bien, franchement, je crois qu'il y a un quart d'heure que je ne serais plus dans celle-ci.

– Eh bien, moi, dit Rodolphe, je serai plus courageux que toi, je reste.

– Nous le verrons parbleu bien, dit Marcel qui s'etait deja mis au lit; est-ce que tu vas te coucher?

– Certes, oui, repondit Rodolphe.

Mais, au milieu de la nuit, Marcel s'etant reveille, il s'apercut que Rodolphe l'avait quitte.

Le matin, il alla frapper discretement a la porte de la chambre ou etait Mimi.

– Entrez, lui dit-elle; et en le voyant elle lui fit signe de parler bas pour ne pas reveiller Rodolphe qui dormait. Il etait assis dans un fauteuil qu'il avait approche du lit, sa tete posee sur l'oreiller a cote de celle de Mimi.

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